Ils ont un peu changé d'allure
mais ils sont toujours là.
Non pas pour nous protéger comme on peut le prétendre. Ils font peur, c'est certain. La peur est immédiate. Elle est aussi cachée et insidieuse.
C'est la peur du mâle, une intimidation. On sait ce que cela peut devenir...
Mais ça reste caché. Caché paradoxalement. Caché en se montrant : en montrant les muscles, en montrant le costume de camouflage, en montrant les armes inertes sous cran de sécurité, les cars de CRS gris uniformisés, les blindés en attente. C'est sûr que nous avons tout lieu d'être rassurés.
Ils avaient envahi la petite ville de Romans, hier matin. Et jusqu'au soir. Manifestations prévues. Interdites. Réautorisées (valse hésitation ou stratégie ?)
Deux poids deux mesures. Ici l'argent, les paradis. Là-bas l'enfer, la misère. Presque la porte à côté. Blindée bien verrouillée — la peur.
Marcel Gromaire, la guerre, 1925, musée d'art moderne de la ville de Paris
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