Ils étaient encore enfants quand ils sont partis à la guerre.
La fille du roi était à sa fenêtre et ri et ran ranpataplan, était à sa fenêtre. Ou ils venaient juste de sauter des genoux d'un caporal général au pas au trot au galop, riant aux éclats. Ou peut-être de faire des bruits savants avec leur bouche, imitant les balles, les fusées, les grenades lancées depuis leur cachette au coin de la rue ou dans la cour d'école.
Pour ce grand déni de la souffrance il a fallu sûrement, de tout temps, employer des grands moyens de propagande en haut lieu. A moins que le déni soit la réponse justement proportionnée à l'horreur afin que la vie continue et l'efface dans la joie enfantine. Mais ce n'est pas tout ! Visons plus haut, jusqu'au Triomphe, aux Monuments, aux Ors impériaux, à son Excellence, sa Majesté, la Divinité pour faire bonne mesure ! Là, nous y sommes, Make America Great Again, vive La Grande Russie et ainsi de suite, Rassemblement, Hourrah !
Derrière on laboure les corps sous les chenilles de l'armement industriel. On comble les sillons de l'enfer (réservé à ceux qui n'ont rien).
Maurice Denis, Portrait d'Aco en costume de Zouave, 1920
Voir aussi, toujours en hommage à Maurice Denis :
https://butinrenethibaud.blogspot.com/2017/04/un-monde-denfant.html
https://butinrenethibaud.blogspot.com/2015/01/les-zouaves.html
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