Je comprends que je dois jouer moi-même mes deux professeurs, de piano et d'écriture. (Sans compter que je suis une sorte de marionnette dans les mains d'un joueur suprême, peut-être vais-je finir par le jouer aussi moi-même ; étonnamment, me voilà soudain presque regonflé, cet aller-retour entre le clavier et le papier-crayon me semble bénéfique.)
Ce ne sont plus des costumes, des manteaux, qui derrière moi me revêtent de leur aura ou de leur force. C'est moi qui dois être assez large d'épaules pour leur faire place, que de là, à l'intérieur, ils me guident, me soutiennent et me disciplinent. Il me faut sans doute reprendre plus sérieusement l'exercice physique, les tractions suspendues au chambranle des portes, et la danse, tellement bonne et utile, et la marche, la marche toujours pour compléter mon temps de vivre. L'élan, le geste spontané et suivi, l'improvisation au contact, sinon de l'autre, du lieu, de l'événement.
Nous sommes tous à tisser ainsi nos toiles, ou à construire nos piliers, nos socles, ou tendre nos filets.
Ce qui fait une œuvre commune, avec ses défauts, ses aberrations. Monsieur Temps, monsieur Nuit, tous nos héros et nos dieux courent des uns aux autres pour nous conseiller, ou plutôt non, ne courant pas, allant patiemment, sans illusions.
En exergue, Constant, portait
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