Maintenant que face au clavier avec mon corps, bras et jambes, muscles et tête, je me rends compte que je dois avancer comme deux bœufs bien coordonnés, mémoire et spontanéité, lecture et toucher, vision et audition, portant monsieur Temps et monsieur Nuit leurs énormes masses tutélaires au secours de mon attelage, je vérifie la poésie de mon grand-père et sa prophétie involontaire, "si tu travailles pas poulian, tu travailleras rossian", je découvre le travail alors que mes forces commencent à manquer, et jusque dans ce sens incongru d'attelage triangulaire. Mais qu'il sera doux quand dans un moment d'inconscience ou de grâce au contraire, un oiseau viendra chanter sur mon épaule.
En exergue, une peinture de Wifredo Lam

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