Au sortir d'un rêve

 

Deux couches, d'abord claire puis sombre, s'ouvrent devant nous, la dernière sous nous. Puis se courbent et nous sommes emportés dans la dune qui s'écarte et se colore de rouge puis de bleu sombre, nous sommes maintenant sur le dos d'un arc-en-ciel et nous grandissons avec lui, au-dessus du sol qui s'éloigne... libres dans la lumière.
Mais que sommes-nous venus faire là...
À cause d'une chanson ? À cause de sa musique, ascensionnelle comme le vent, c'est elle qui nous a emportés, prenant au passage la main de nos paroles, les caressant, les tissant en elle en écharpes, en foulards de toutes les couleurs, bleu, vert, jaune, orangé, rouge, violet, indigo, pour être contemplés, suivis du regard, et chantés. Pour être lus et écrits. Pour être à nouveau joués sur le piano, mis en ordre puis en désordre. Et la petite déprime qui s'était installée en lui sur la Terre, à cause des guerres, à cause du refus de faire la guerre par tous les bouts, du piège de la guerre tendu par ces hommes qui ont trouvé ce jeu passionnant, aventureux et avantageux. Ainsi la musique nous a pris et emportés avec nos paroles au-dessus de l'arc-en-ciel.
Où travailler.

En exergue, Sonia Delaunay, Groupe de femmes

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