Le livre


Origine, avec quelle rapidité il était venu, ce beau nom ! Comme il était bien porté, avec sa désinence féminine et masculine à la fois... on y entend même génie... Né d'un coup, de la Terre, j'allai l'en féliciter... mais elle n'était plus là, m'avait laissé, avait glissé, disparu comme un grand reptile, comme une marée, me laissant le nom.

Je décidai de porter moi-même ce prénom.

Lâché dans ce livre
Que va-t-il m'arriver ?

Le livre est fait de sommeil et de rêve. Je le connais si bien. Il m'est plus familier que le jour.
Il y a un ours en moi
qui grogne subitement. Quand on ne s'y attend pas.
Il a envie de se lever, de bonne heure, quand il sent le printemps. Il est déréglé (me semble-t-il) ou il vient exprimer sa désapprobation.
Ou c'est un hennissement. Un barrissement.
Ce matin l'Ours se présenta. La Terre se présenta. Alors que j'étais encore couché. Il et elle me réveillèrent au point du jour :
alors que le jour pointait
son nez de Croquignol
Croquignol et Ribouldingue, c'était les Pieds Nickelés (je les revois, le long nez au vent pour lui, la grosse bouille de barbe hirsute et hilare, pour l'autre). Il y en avait sans doute un troisième.
C'était moi, Parbleu !
Lève-toi. Monsieur Nuit m'expulse, les mains dans le sac de mots, encore en train de jouer. Monsieur Nuit, sans doute, voulait retrouver sa léthargie profonde, son jeu à lui, plus profond que le mien.

En exergue une œuvre de Abigail Stern



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