contact improvisation


Trois petits points bleus se sont installés un jour, sous ce mot, imagine, ils venaient de trois gouttes d'eau, de trois touches de soleil, du nuage voyageur ou de la flûte de l'enchanteur.
Un autre jour, à la fin de l'histoire c'est une sorte de boum boum boum qui s'est fait dans son cœur ou dans sa poitrine, dans son coffre comme disait papa, une sorte de grosse voix boum boum boum.
Ce sont aussi trois grosses pierres pour traverser un ruisseau, un torrent, grimper sur une montagne.

S'il entre dans la forêt assez longtemps
alors il commence à entendre
la vie le surprend et l'entoure
de très loin
de très près
de très haut
de très bas
aussi fort que l'orage, aussi frêle que l'invisible, que l'inaudible.
Il est tellement entouré, tellement inclus dans le vaste, qu'il ne peut plus songer être ailleurs.

Là où l'on faisait semblant de vivre
se laisser tirer les tripes, tirer les oreilles, tirer par les pieds, par les yeux, par tout ce qui brille et fait du bruit.
Il est sorti si facilement de ses brancards, de ses chaînes
comme s'il y laissait les lambeaux de chair superflue qu'il s'était laissé pousser.
Il mue tout doucement.

Dans sa forêt il prend un bain, il est revenu dans l'immensité.
Il se souvient d'une fois déjà où il a nagé dans la mer, parmi les autres corps, dans l'abandon de tous vêtements, de toutes contraintes professionnelles, n'est jamais plus retourné à son poste de travail. Et d'une autre fois où il a pris les airs, couru le long de l'océan et pénétré de nouvelles terres aux horizons trop bleus, trop blancs, trop verts, tombé en arrêt devant d'autres arbres, d'autres animaux.
Il sait être à nouveau chez lui, parmi l'immensité d'espaces et de vies. Elle n'est pas inaccessible, elle est toujours à sa main, à sa portée. Il ne la rejoint pas par les terrains bâtis, les itinéraires aménagés, balisés, les établissements ostensibles dressés devant lui.
Mais par enchantement.

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