Les petites hirondelles aux ventres blancs, les gloussignoles furtives, les swifties, les petites ailes delta, elles sont là ce soir, elles viennent à mes angles de rues, aux leurs, elles esquissent des vols de reconnaissance vers les nids sous le creux des toits, leurs lignes si rapides qu'à peine on a le temps de les voir se dessiner mais d'une grâce absolue, celle de la liberté — s'il est un mot, s'il est un message dont elles sont venues offrir la trace c'est celui-ci, liberté — les voici de l'autre côté, très haut dans le ciel à l'ouest maintenant, comme leurs collègues il y a quelques jours. Je crois qu'elles aussi viennent dire au revoir.
Espace vies partagées.
Une ambulance crie pour faire sa voie.
La radio m'apporte des nouvelles bonnes, mauvaises, encourageantes.
Et puis les cloches, répondent présentes à nouveau, frappant à toutes volées, fauves sortis de leurs cages, de leur village, de la forêt, au-dessus des foules, ignorantes des offices qui se perdent, minuscules, dans l'oubli de tous ou presque, frappant de leur maturité d'airain pour des dieux cramoisis roulant leurs bouilles de géants dans les moissons du soleil couchant. Et que je te frappe et refrappe, bang bang, à travers les rues.
Van Gogh, 1888, tableau détruit par le feu en 1945
Commentaires
Enregistrer un commentaire