Ça se complique avec monsieur Philosophe. Il occupe une place très particulière dans mon histoire – en retrait, à demi cachée, une sorte de logement dans l'ombre, comme une chambre de bonne sous les toits. Il faut tendre l'oreille pour l'entendre, se mettre à l'écoute une fois éloigné des bruits de la vie. Il faut accepter aussi les mots désuets qu'il va vous repasser comme des plats froids et affadis. Il fait mine de garder un pied dans la grotte qui ouvre directement sur un ciel qui arraisonne tous les autres. Avec sa barbe blanche – ou ses joues décharnées, car il a plusieurs visages, certains féminins, comme la Sphinge qui vous attend. Il a l'assentiment des dieux. Sous ses jupes il fait tinter son trousseau de clés du langage.
Mais je garde, heureusement, le goût de l'effraction, et du contournement. Je ne l'approche jamais de trop près, même si je sais qu'il a élu domicile dans mon cerveau. La lutte ne sera pas facile. Je ne gagnerai pas contre lui. Sa mort serait la mienne. C'est pourquoi je suis renard avec lui. Qui suis-je, interroge-t-il, je glisse, je ris dans ma barbe.
Mais je garde, heureusement, le goût de l'effraction, et du contournement. Je ne l'approche jamais de trop près, même si je sais qu'il a élu domicile dans mon cerveau. La lutte ne sera pas facile. Je ne gagnerai pas contre lui. Sa mort serait la mienne. C'est pourquoi je suis renard avec lui. Qui suis-je, interroge-t-il, je glisse, je ris dans ma barbe.
Fairfield Porter, girl and geranium
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