Le bouquet de feuilles de laurier est odorant.
Il est resté où je l'ai posé il y a quelques jours, odorant
c'est peu dire, une caresse délicieuse se répand silencieuse éveillant des sensations profondes et douces tout au long de son passage, qui à leur tour glissent soulèvent des harmoniques boisées langoureuses et fruitées qui s'aventurent dans les tons de l'ivresse, l'étrangeté des nappes épanouies
Il est resté tel que je l'ai posé mais toutes ses petites ailes, ses longues mains soulevées laissent sortir discrètement les effluves tendres de leurs plis, de leurs aisselles, de leurs creux, s’arrondissent les verts, s'étirent les nervures, se relâchent les ombres, se redressent les clartés se dessinent au pinceau
le vert lisse glisse s'efface aux traces une à une posées, tiède et chantant ce sont des ailes tendrement enlacées, délicatement soulevées, réjouies et repues. Petits rires, grands sourires et soupirs inaudibles. Leurs langues dentelées au fil de salive, en retenue de lignes, en épousées de courbes, en couches d'ombres. Soulèvement de feuilles, désordre de dentelles et paresse de langueurs, sur la table en desserte, sur le marbre fin des provisions de bouche, de regard et de nez, les voilà qui chavirent, qui laissent le parfum s'exhaler, sachant bien qu'il va faire des ravages.
Des gouttes décorent la vitre d'un semis lumineux
la pluie au soleil suspendu, discret soleil à la fenêtre, gouttes dans sa main, et dessous le silence, les mots en palette, en branches, en apesanteur.
Ceramic : Bengt Lindström, The poet, 1998
Odorant, le laurier! Et comment! Le mien, celui qui me sert de condiment dans pratiquement tous les plats que je cuisine, je m'en vais le chercher sur les hauteurs du Moyen Atlas, dans le verger d'un ami. C'est un laurier sauvage qui fait chavirer le nez et les papilles! Savoureuse faim de journée!
RépondreSupprimerSauvage et fier voyageur, sa renommée vient de franchir d'une aile légère la méditerranée !
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