Lune hiver
L'univers multivers
L'un multiple, monde présent tout en nous, naît disparaît, en chacun un.
Hors de nous également, tout entier hors de nous.
Nous pouvons disparaître sans rien lui retirer, apparaître sans rien lui ajouter.
Il nous contient, morts ou vivants, existants ou non.
Tout entier multiple, dehors et sans entier.
Nuit crayon
Eau lumière
Proche cosmos
L'autre un autre univers, cela se voit au premier regard, à la première impression.
Ce principe est l'éthique même. Il n'est pas absent du quotidien, seulement nié, très largement.
Les hommes ne se reconnaissent pas.
Les moineaux piaillent dans les branches, virevoltent, trottinent même sur le sol mouillé.
On dirait que la petite pluie les excite.
Ce bout de thuya, réduit par le jardinier à la taille d'un gros buisson est, par leurs efforts conjugués, un véritable moulin à musique.
A l'approche de Noël — ou plutôt du solstice d'hiver, ou de je ne sais quoi dans leur langue — cette animation saisonnière enchante beaucoup plus que les petits et gros décors qui bimbelotent et plastronnent dans les rues. Il y a quelques mésanges pour apprécier avec moi cet air de fête, ventres jaunes brodent le ciel gris, juste-au-corps, cagoule noire. Il faut dire qu'elles et moi sommes parmi les heureux survivants des dinosaures sur ce coin de nature obstinée, rétréci au fil des ans sous l'offensive des murs et des tuyaux.
Après une heure ou deux de concert ils sortent par giclées, se perchent, sentinelles silencieuses, attentives, sur les sommets de branches, jusqu'à ce que frrttt !
Peinture de Bengt Lindström, 1987
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