Je prends mon livre, je vais m'asseoir sur un banc. Il est important que je sois parmi vous pour lire. Il n'est pas important de l'écrire mais comment sinon le faire savoir. Il fait si beau ici, 8 heures du soir, soleil très doux caressant les jambes des arbres, le sol de sable et les pavements, les groupes d'hommes sur des bancs, fumant, buvant, parlant, les enfants jouant par terre sur les terrains de boules, ou au ballon, les trottinettes, les femmes en groupe ou seule téléphonant en souriant, l'énorme sculpture de la Fanny qui montre son derrière devant moi – une animation extrêmement paisible – dire cela sans parler de l'air délicatement musicien dans le feuillage des arbres, du ciel bleu tendre et de mille petits événements simultanés qui donnent à cet instant sa valeur inestimable, c'est peu, c'est infime. C'est l'infime part que je viens prendre en m'asseyant sur le banc, m'apprêtant à ouvrir mon livre, à libérer un essaim de mots et d'idées qui trouveront encore leur place.
photographie de Nella Buscot
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