Je lis par la fenêtre. La vie des oiseaux, les moments du ciel, les nuances du rouge des toits, des ocres des murs. Je lis la pousse des arbres.
La fenêtre est un grand livre. C'est un livre d'histoire, le temps y est inscrit à l'infini, dans ce ciel, comme s'il avait tout absorbé, ou digéré, vu de haut mais aussi de près et compris, ressenti, métabolisé et gardé, à toutes fins utiles, pour sa planète, qu'il couve, qu'il garde en vie.
Une histoire humaine s'est imprimée dans les tuiles, dans les murs, dans les pierres, dans tous les matériaux de la ville, qu'ils barrent l'espace, qu'ils réduisent les passages, les libertés, ou qu'ils refusent d'oublier, la contrainte, la fatalité, la mort.
Dans mes fenêtres je lis de longues minutes, je lis peut-être des heures, la danse baroque des palombes sur une cheminée, réglée au pas d'élégance, les invitations, les révérences, les attentes, les prévenances et les consentements. Je lis d'érotisme, d'esthétique, d'art. Comme je lis de sciences.
La lecture, depuis mon enfance la plus lointaine n'a pas changé, elle a gardé et tenu ses promesses.
Alechinsky, gravure, 2007
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