Le reste des rêves

 

Il arrive que je ne peux pas tenir dans ce nid, au-delà d'un rêve. Mes jambes ne sont plus faites pour les arbres – mon père s'accroche à moi – ou l'inverse – nous nous tenons. Nous sommes endormis et quand nous nous réveillons nos veines sont encore comme du lierre agrippé aux branches – ou peut-être l'un à l'autre. Il faut nous replier en prenant appui sur les genoux, le dos rond, le ventre en gestation – refaire place en la mère. Nous souffrons et pourtant nous avançons ainsi.
Nous faisons place à la lune et bientôt, elle creuse en nous, elle délie – elle apporte dans nos ventres un sirop, les bactéries remuent, transportent un monde plus vaste, nous reconnectent avec le jour, nous redonnent le soleil.

Plus tard, ils se jetteront dans l'eau. Le fleuve emportera le reste des rêves.
Ils pourront marcher à nouveau.

photo r.t

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