C'est comme une petite esplanade. Au centre il y a un bassin — la forme d'un œil — huit grands jets d'eau s'y répartissent, qui peuvent jaillir, fuser, pleuvoir, se colorer, se faire bruine, brume ou s'éteindre — un jeu d'eau.
Tu glisses, tu sautes les deux petites marches, sur tes rollers. Cette fois, de loin tu me glisses du regard le doux émerveillement, la joie du risque surmonté victorieusement... et la beauté du corps rapide, fuseau, oiseau, insecte ou grenouille, rien de tout ça et tout ça à la fois, tu m'offres cet instant de connivence, de savoir partagé, cueilli au passage pour nous deux sur l'arbre de la vie, ce fruit dont nous nous régalons ensemble, petite fille et grand-père — libres, nous ne nous connaissons pas.
Ce furtif sourire partagé, tu continues ta course, tes mille courbes autour du bassin, tes ellipses, l'aventure de ton jeu, tandis que je regarde, depuis le banc où je suis assis, le soleil de septembre se glisser dans la promenade.
Un petit saut à la mesure du poids intimidant qui emporte les pieds, sur une planète encore nouvelle.
Le nouveau-né que je posai sur le sein de sa mère.
Une phrase musicale naissante que j'allai travailler.
Au petit matin je vais prendre ma douche, avant de poster mon billet de blog, un peu plus tôt que d'habitude, et je dérange Agathe dans son coin de fenêtre en train de travailler à la limite de mon territoire, presque sous le jet, je manque la déranger, elle recule un peu vers son poste d'observation, qui est aussi sa chambre. Lorsque je prends la serviette pour me sécher, inévitablement ça fait des vagues dans sa toile. Chère Agathe ! respectons la distance sociale...
photo r.t
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