Je me suis inventé un rêve.
Ce sont des serpents coupés en morceaux. Je me demande quand – et comment – je vais me décider à m'en occuper. Certainement pas pour les faire cuire à la poêle et les manger... non, leur redonner vie, leur vie légitime – car ils ne sont pas morts – mais je les ai coupés – par bêtise, par enfantillage ou par prétention, par peur peut-être même, par angoisse... je n'en sais rien.
Je me fais penser à Henri Michaux.
Je suis terriblement influencé par Henri Michaux... Depuis longtemps. Une influence involontaire, non voulue – non désirée. Je ne l'ai pas souvent lu volontairement – sinon rejeté – obligé de m'en éloigner. Il m'est étranger mais il m'entre – j'en ai l'impression – directement dans l'inconscient. Il m'habite (comme si) – il se fait place en moi.
Il me reconnaît – c'est lui qui me reconnaît. D'ailleurs moi aussi je l'ai reconnu. Bref.
C'est comme s'il était une partie de moi. Comme ces morceaux de serpents.
Je ne sais pas quoi en faire.
C'est que je ne sais pas quoi faire de tout ce que je suis, de tout ce qu'est le monde, celui qui m'incombe – et il n'est pas rien – il persiste à vivre. A vouloir vivre.
C'est comme une soupe qu'il faut que je fasse.
Comme la soupe aux cailloux.
Sans rien cuire, détruire, abîmer,
juste touiller, faire la soupe.
Marcel Conche, le droit de vouloir vivre, Michaux et ses serpents, mes analysants, mes amours, mes désirs.
Le chamane, je dois être le chamane.
Je vais me recoucher.
C'est comme si j'avais eu une visite – dans la nuit.
Je lui ai ouvert, nous avons parlé – je le reconduis à la porte.
– mes auteurs
Victor Brauner, Nageuse crépusculaire, 1956
Ce sont des serpents coupés en morceaux. Je me demande quand – et comment – je vais me décider à m'en occuper. Certainement pas pour les faire cuire à la poêle et les manger... non, leur redonner vie, leur vie légitime – car ils ne sont pas morts – mais je les ai coupés – par bêtise, par enfantillage ou par prétention, par peur peut-être même, par angoisse... je n'en sais rien.
Je me fais penser à Henri Michaux.
Je suis terriblement influencé par Henri Michaux... Depuis longtemps. Une influence involontaire, non voulue – non désirée. Je ne l'ai pas souvent lu volontairement – sinon rejeté – obligé de m'en éloigner. Il m'est étranger mais il m'entre – j'en ai l'impression – directement dans l'inconscient. Il m'habite (comme si) – il se fait place en moi.
Il me reconnaît – c'est lui qui me reconnaît. D'ailleurs moi aussi je l'ai reconnu. Bref.
C'est comme s'il était une partie de moi. Comme ces morceaux de serpents.
Je ne sais pas quoi en faire.
C'est que je ne sais pas quoi faire de tout ce que je suis, de tout ce qu'est le monde, celui qui m'incombe – et il n'est pas rien – il persiste à vivre. A vouloir vivre.
C'est comme une soupe qu'il faut que je fasse.
Comme la soupe aux cailloux.
Sans rien cuire, détruire, abîmer,
juste touiller, faire la soupe.
Marcel Conche, le droit de vouloir vivre, Michaux et ses serpents, mes analysants, mes amours, mes désirs.
Le chamane, je dois être le chamane.
Je vais me recoucher.
C'est comme si j'avais eu une visite – dans la nuit.
Je lui ai ouvert, nous avons parlé – je le reconduis à la porte.
– mes auteurs
Victor Brauner, Nageuse crépusculaire, 1956
Que vivent les serpents, surtout les serpents enlacés du bâton d'Esculape. Ils invitent à ne pas avaler de couleuvres; et puis...chacun touille sa soupe épicée d'influences convergentes, assis sur son poisson préféré comme la nageuse crépusculaire haute en couleurs.
RépondreSupprimer:-)
Supprimer