Journal

31 juillet.
Les martinets sont repartis. Je ne veux plus d'été. J'attends avec impatience l'automne, puis l'hiver, puis la mort.
La rivière se tait. Elle veut des cadavres pour les laver en silence.
Silencieux, les insectes se sont enfouis dans les croûtes d'herbe sèche. Il ne reste rien à sauver de ce monde aujourd'hui. Il faudra attendre, que viennent encore les nausées. Il faudra raser les murs encore.
Mais le temps ne veut plus passer, les murs sont trop nombreux, trop solides maintenant à l'intérieur de nous. Le temps s'est lassé de nous redonner des chances à nous, les bétonnés de l'intérieur, nous avons tant tué. Ainsi se lamente le chœur des vieux sages, prêtez l'oreille, mais vous n'entendez pas, vous croyez encore à la puissance des mensonges...

photo r.t

Commentaires

  1. Ce texte fait pour moi écho à la publication récente du Séminaire de Derrida "La vie la mort" et à la résistance de son auteur au "et"que l'on voulait lui imposer entre les deux éléments du titre. La photo dit bien que la vie, tout comme la marche, est un départ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce mot de "départ" est une belle révélation de la photo. Il dit bien aussi une "résistance" potentielle aux injonctions des chemins tracés, des cadres immuables. Merci Noëlle.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire