Je ne connais rien d'Amiens et je n'y suis jamais allé. D'ailleurs, c'est pour moi une ville du nord et cela suffit à me dissuader, d'ordinaire. Je cherchais un "pod" pour ancrer mon compte "diaspora" et cet "Amiens", non seulement figurait dans les premiers qui s'offraient sur ma liste, était dans un secteur géographique proche, ce qui m'importait, mais surtout m'évoquait quelqu'un que je connais un peu par les médias et qui aime bien Amiens, cela transparaît dans son blog. Voilà ce qui pouvait me relier à cette ville. J'optais donc pour Amiens, ou plutôt pour "Amiens Diaspora", ce qui d'ailleurs m'évoquait aussi quelque chose : une association locale, une bande de jeunes entreprenants, non pas genre startup mais plutôt mjc zadistes soixante-huitard, ce qui me ressemble davantage. Me vient aussi avec Amiens la Somme, la baie de Somme, les oiseaux, et cet air marin qui m'a transporté dans l'insaisissable et l'inconnu comme jamais ailleurs. Je me suis aperçu en lisant Jean-Louis Crimon, que je me laissais enchanter par les hortillonnages, que j'étais profondément sensible à ce monde-là qui ne m'était pas étranger.C'est donc lui, la clé qui m'a ouvert le pod. Et c'est pourquoi je parle de désir mimétique. De toute évidence, mon choix d'Amiens a obéi à un désir, un mince filet de désir qui me venait d'ailleurs, du désir de quelqu'un d'autre que j'ai en quelque sorte capturé, comme dérivant un peu d'eau d'un canal. Il n'y a pas de vie sans eau, il n'y a pas de choix sans désir.
photo © Jean-Louis Crimon – avec Léo Ferré.
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