Une explosion de cris de mouettes, jaillie désordonnée, véhémente, de derrière le rideau qui protégeait encore la chambre du grand soleil du matin. Je me dis que c'était peut-être les petits corbeaux qui protestaient d'avoir été chassés, depuis de nouveaux nids improvisés sous mon toit après la destruction violente des leurs dans les platanes la veille par les agents municipaux, ou qui accueillaient la becquée de leurs parents. Le sommeil me faisait mêler tout cela à la protestation de Anne qui me répondait sur le réseau social au sujet de la fouille de la police turque. Ah mais non, René. Ma pensée reste libre, et puis j’ai pu emmener avec moi les pages arrachées et remplies de notes, et qui plus est, ce que je n’ai pas dit, parce que c’est arrivé après, à la sortie j’ai pu fouiller la poubelle et récupérer ledit carnet, un peu souillé, un peu froissé, mais de nouveau mien. Et j’y ai illico consigné mes ressentis de cette journée particulière.
Il fallait que je me lève. Il fallait, malgré l'engourdissement des douleurs qui se chronicisaient avec l'âge, que je laisse surgir de moi les cris du lever, que je saisisse une branche de l'arbre de vie, que je remonte au ciel de la vie.
photo Anne Rochelle
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