du journal de la rivière
Je suis allé voir danser les promeneurs. Le long de la rivière, le dimanche, les corps jouent leur musique intérieure. Les duos, les trios, les diverses formations inscrivent leurs mesures dans l’œil d'amateur passionné de mon objectif photographique. Tout semble obéir à un chef d'orchestre invisible ou plutôt prendre place dans l'omniprésente orchestration de l'air, des branches, des hauteurs brouillées de nuages où s'appellent les corbeaux, où la structure végétale soudain se déploie au-devant du discret continuo de l'eau.
Une petite fille s'échappe sautillant dans l'herbe puis est posée arrondie silencieuse et penchée sur quelques fleurs, elle rebondit allègrement, enjambe les cris qui viennent de ses amies tout près.
Il y avait un petit tas de restes de bambous grignotés, au pied du bosquet, comme si on l'avait balayé là, discrètement. On voyait bien les traces de dents, m'a-t-il semblé. Je me demandai quel animal gourmand et assez gros cependant pouvait être ainsi discret... Ce tas était étrange et beau. Il faisait une autre harmonie, dans la pénombre des bambous, sur l'herbe, à quelques pas de l'eau. Un ragondin peut-être, peut-être pas. Je m'en allai léger.
La danse est en tout. La danse est quand plus rien ne retient rien hors de la danse.
Tu ne possèdes plus, mais tu es possédé.
photos r.t 10 mars
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