Journal 27.2.19


du journal d'un psychanalyste

aux premiers jours de grand soleil, mais l'hiver n'est peut-être pas fini

Quand le crayon à la main je m'apprête à te chercher

Je veux qu'elle te trouve, se glisse comme un serpent, qu'elle se loge en toi — je n'ai pas d'autre raison d'écrire —  Tu sentiras cette sève, tu sentiras cette phrase qui s'anime en toi.
Nous serons deux êtres accouplés comme insectes au soleil, toi et ma phrase.

Il faut que j'aille prendre le soleil pour te le donner ensuite.
Je laisse le papier sur ma table.

Quand au retour
l'écriture n'est que de la pensée
elle témoigne de la pensée
elle la reflète, la trahit
elle me libère de cette emphase, de ce double énigmatique, de cette excroissance née au mauvais endroit au mauvais moment,
de cette hernie sur le lisse du corps, retrouvé.

Pierre Boncompain, Lecture au fauteuil

Commentaires

  1. Là phrase s'est tant animée, que la lectrice s'en est trouvée ensoleillée jusqu'à la robe et jusqu'au fauteuil. Très belle image accordée à ces lignes si vibrantes de sensibilité, mais aussi de pudeur et de sobriété.

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  2. Noëlle lisant (à Noëlle C.)

    Assise
    tu t'envoles
    ceinte de tes lunettes
    dans ta robe jaune soleil

    tes lunettes qui sont des mains
    où se posent des oiseaux blancs

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