Je ne vis pas sur une autre planète mais quand même, je vis surtout dans une autre part de la planète — celle qui est encore à sauver, justement. Je ne dis pas que je la sauve en la regardant, en essayant d'y rester sensible, mais quand même, la question est bien là : de rester sensible. Les coups sont tellement forts, répétés et incessants, les chocs traumatiques, les sidérations, le refuge dans l'insensibilité est général — nécessaire — c'est un mode de vie.
Donc ces 2 photos, si différentes des autres, sans mouvement, sans couleur, sans vacarme, 2 rues de 2 villages différents de 2 régions de France m'avaient profondément parlé de l'insensibilité, du traumatisme, de la mort. Elles avaient ce gris, cette rigidité cadavérique.

Maintenant peut revenir la respiration, rentrer l'air frais par la fenêtre, par la porte qui s'ouvrent : d'autres comme moi cherchent, regardent, écoutent cette autre part, la part sensible et, si elle perdue parmi les hommes, la trouvent, infime, dans les fleurs.
Une recherche montre que les fleurs peuvent entendre les abeilles, leur nectar n'en est que plus sucré.
Peinture de Franco Gentilini
Photo nationalgeographic.com
Il me semble, à lire ce texte, avoir sur la langue le nectar plus sucré des fleurs!
RépondreSupprimerToute photographie est ontologiquement pauvre: elle ne transmet ni le chant vibrant des abeilles ni les odeurs enivrantes du nectar des fleurs...Faut faire avec car il vaut mieux nec-tard que jamais...
RépondreSupprimerBon début de semaine lumineuse et chal-heureuse!
magie des images et des mots, je suis touchée par la fragilité de ces fleurs face à la violence
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